Pont de Planque - 15 Août 2009 - Article Presse

Dialogue de sourds entre la CAD et les agriculteurs

samedi 15.08.2009, 04:43  - La Voix du Nord

Au terme de deux heures de négociation, aucun accord n'aura été trouvé entre les agriculteurs et le président de la Communauté d'agglomération du Douaisis (CAD). Mais ce n'est pas passé loin.

|  BLOCAGE |

Après leur coup de force du 3 août, où ils avaient bloqué l'accès à la zone industrielle, les agriculteurs de Lauwin-Planque avaient rendez-vous avec Christian Poiret pour déterminer l'avenir d'un pont de desserte agricole.

PAR GUILLAUME PAJOT

douai@lavoixdunord.fr Avant d'entrer dans les locaux de la CAD, les agriculteurs «  le sentaient bien ». Mais à la sortie, pourtant, aucun accord n'a été trouvé. Chaque camp se renvoie la faute de l'échec des négociations. Première incompréhension, la nature de la rencontre.

Christian Poiret, président de la CAD, a écourté ses vacances pour traiter le dossier, et «  voulait que ce soit réglé ». Les agriculteurs, eux, entendaient participer «  à une réunion de travail ». Au fil de la discussion, une solution émerge : deux barrières électroniques, avec des télécommandes. Exit les blocs, et autres plots. Ces derniers, peu visibles depuis un véhicule agricole, étaient jugés trop dangereux. Concession supplémentaire de la CAD, le passage serait laissé totalement libre «  pendant les périodes de travaux agricoles intensifs  ». Un progrès quand on se souvient que les pierres avaient fait leur apparition durant les moissons. La convention, rédigée par la CAD en prévision des négociations, a été modifiée «  quatre fois » durant la discussion.

Des barrières, accord signé ou pas

Un accord semblait possible, sauf que... «  On attend qu'ils tiennent leurs engagements sur les chemins près de la zone industrielle ». Hubert Duneugardin, délégué de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles du Nord, estime que «  ça fait deux ans qu'ils auraient dû être refaits ». Pour la CAD, «  le plus gros des travaux est terminé », le reste est en cours. Mais la confiance entre les deux parties n'est plus. La discussion est bloquée. Pour Hubert Duneugardin, «  il n'était pas urgent de signer aujourd'hui ». Alors que pour Christian Poiret, «  les barrières seront mises en place » dans les jours qui viennent, convention signée ou pas. Coût total : 20 000 E. «  En colère », Christian Poiret refuse dorénavant «  toute négociation ». S'il regrette que les pierres aient été prises «  comme une provocation », c'était selon lui la solution «  la plus rapide et la moins coûteuse ». Mais pour Christophe Sellier, membre de la délégation, il n'y avait pas urgence : «  il y a eu un comptage, 10 tracteurs sont passés sur le pont dans la journée, et à peu près autant de voitures ! ». Romain Vion, agriculteur, relativise la présence de barrières électroniques : «  c'est le système le moins pire ». Christian Poiret assure que, contrairement à ce qu'il avait déclaré au départ, il ne remettra pas les pierres. Mais il estime que l'impossibilité de trouver un compromis aura des conséquences. «  Les terrains de la CAD que les agriculteurs exploitent gracieusement, j'y suis de moins en moins favorable ». •